Le baratin mercatique sur la quatrième de couverture de la première édition de mon premier livre, Réinventer l'effondrement, me décrivait comme
un théoricien majeur du pic pétrolier. Quand je l'ai vu la première fois, ma mâchoire est tombée — et elle est restée pendante. Vous voyez, si vous parcourez une authentique liste de théoriciens majeurs du pic pétrolier — les Hubbert, Campell, Laherrère, Heinberg, Simmons et quelques autres valant d'être mentionnés, vous ne trouverez pas un seul Orlov parmi eux. En vain chercheriez vous dans les annales et les comptes-rendus de l'Association pour l'étude du pic pétrolier la moindre trace de votre humble auteur. Mais à présent que cette bourde est imprimée et en circulation sur tant de copies, je suppose que je n'ai pas d'autre choix que d'essayer d'être à la hauteur des attentes qu'elle crée.
Mes déqualifications mises à part, le moment semble propice à discourir avec un nouveau bout de théorie du pic pétrolier, car c'est l'année où, pour la première fois, presque tout le monde est prêt à admettre que le pic pétrolier est réel, par essence, bien que certains ne soient pas encore tout à fait prêts à l'appeler par ce nom. Il y a seulement cinq ans tout le monde, depuis les officiels du gouvernement jusqu'aux cadres des compagnies pétrolières, traitait la théorie du pic pétrolier comme l'œuvre d'une frange de lunatiques, mais à présent que la production conventionnelle mondiale de pétrole à atteint son pic (en 2005), et que la production mondiale de tous les liquides à atteint son pic (en 2008), tout le monde est prêt à concéder qu'il y a de sérieuses difficultés à accroître l'approvisionnement mondial en pétrole. Et bien que certaines personnes craignent encore d'utiliser le terme
pic pétrolier(et que quelques experts insistent encore sur ce que le pic doit être désigné comme
un plateau ondulé, ce qui, au moins, est une gracieuse tournure de phrase), les différences d'opinion proviennent d'un refus d'accepter la terminologie du pic pétrolier plutôt que la substance d'une production mondiale de pétrole atteignant son pic. Ceci est, bien sûr, tout à fait compréhensible : il est embarrassant de sauter soudainement de
le pic pétrolier est une ânerie !à
le pic pétrolier, c'est de l'histoire !d'un seul bond. De telles acrobaties ne sont sans danger que si vous vous trouvez être un politicien ou un économiste.
-> Orbite.info
1 comment:
Dmitri, just read your excellent interview on transition voices. You said that there are lilypads of stability on the byroads of America and I concur. I once called you out on this point unfairly in a comment to your blog. Keep up the good work and smooth sailing. Kyle E./ Wisconsin
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